"Ça joue ?". Si un suisse vous demande cela, il ne veut pas savoir si vous jouez au hockey mais plutôt savoir si tout va bien. Chez Anne-Charlotte "ça joue" dans sa vie, et elle joue au hockey en parallèle, sa passion de toujours. Anne-Charlotte Farasse a commencé le hockey, chez elle, à Cambrai, où a évolué son père et où jouent encore deux de ses frères. Après une étape de trois ans à Caen, elle rejoint son mari en Suisse, où elle est médecin dans la ville de Lausanne, tout en continuant sa passion pour le hockey dans les clubs du Servette de Genève puis des Black Boys, également basé à Genève, depuis la saison 2017.
Si le hockey n'est pas encore très répandu dans le pays des helvètes, Anne-Charlotte se plaît dans sa pratique sportive, en évoluant au plus haut-niveau suisse. A Lausanne, balade avec Anne-Charlotte Farasse sur les bords du lac Léman...
Peux-tu te présenter ? Présenter ton parcours dans le hockey ?
Je m’appelle Anne-Charlotte Farasse, j’ai 35 ans, j’habite à Lausanne, en Suisse, depuis 2016. Je suis née à Douai (59) et j’ai fait ma scolarité à Cambrai (59) où j'habitais avec mes parents et mes frères.
Le hockey sur gazon est une histoire de famille. Mon papa jouait au hockey au Cambrai Hockey Club, mes 3 grands frères ont également joué (dont 2 continuent toujours dans ce même club), et j’ai commencé à mon plus jeune âge, également à Cambrai. J’ai intégré l’équipe première avec Carole Teffri à mes 13-14 ans, et j’ai pu progresser grâce aux nombreuses très bonnes joueuses du club, qui évoluaient également en équipe nationale. Nous avons été multiples fois championnes de France, et avons pu participer aux coupes d’Europe, et pour ma première année à Glasgow en Coupe d’Europe A. J’ai arrêté 2 années pour privilégier mes études, puis j’ai repris … à Cambrai en poursuivant mes cours à Lille.
Pour finir ma formation, je suis partie à Caen (14) où j’ai joué pendant 3 ans, et où j’ai retrouvé cet esprit de club familial.
J’ai rejoint la région de Haute-Savoie en 2015, mais j’ai joué à Genève au Servette Hockey Club pendant 2 ans, puis au Black Boys depuis 2017 toujours sur Genève. Avec ce dernier club, nous avons été championnes de Suisse cette année-là et avons participé à la Coupe d’Europe Challenge II à Gand et promus en Challenge I.
Que fais-tu dans la vie ?
Dans mes loisirs, je continue mon sport favori qui est le hockey sur gazon, je fais beaucoup de randonnées les week-ends, je profite du lac pour m’y baigner l’été et je vais skier l’hiver.
Professionnellement, je suis médecin spécialiste en médecine physique et de réadaptation, plus particulièrement pour les patients atteints de problèmes neurologiques (AVC, sclérose en plaques, traumatisé crânien…). Je travaille au Centre Hospitalier Universitaire Vaudois, à Lausanne.
Je suis mariée, et partageons les mêmes passions avec mon conjoint.
(c) Josef Röthlin : Anne-Charlotte, à gauche
Tu as pris la décision de partir à l’étranger il y a maintenant quelques années. Quelles raisons t’ont poussée à faire ce choix ? Et pourquoi signer dans le club des Black Boys?
Je suis partie à la fin de mes études fin 2014 pour rejoindre mon mari qui travaillait en Suisse. Il joue également au hockey, au Servette Hockey Club à Genève, où j’ai joué 2 ans en arrivant. Puis j’ai ensuite intégré l’équipe féminine au Black Boys pour continuer à jouer au plus haut niveau suisse.
Peux-tu nous présenter ton club et le niveau auquel tu évolues ? Comment s’est passé le début de saison ?
Le Black Boys a été créé en 1933 par un groupe d’amis passionnés de ce sport. C’est un club dynamique, familial, avec un jeune Président, qui nous permet de jouer au haut niveau. Ils ont beaucoup de contacts avec les clubs argentins, et nombreux joueurs et joueuses rejoignent nos équipes en Ligue Nationale A (équivalent de l'Élite en France) tous les ans. Il y a également pas mal de personnes qui viennent travailler/étudier pour une à deux années et viennent compléter nos effectifs.
Notre objectif cette année est d’être finaliste. Le début de saison a bien commencé, nous avons joué 5 matchs et sommes deuxième.
Comment as-tu vécu la crise du COVID 19 qui a commencé en début d’année 2020 et qui continue aujourd’hui ?
Au niveau professionnel, nous avons eu bien plus d’activité qu’en temps habituel, mais nous étions bien organisés, ce qui a permis une très bonne gestion de la situation durant la première vague. Cette deuxième vague est un plus difficile à gérer, mais espérons que le nombre d’hospitalisations diminue prochainement.
Pour le championnat, nous n’avons pas pu terminer la saison 2019/2020. La première partie de saison en Suisse se déroule entre début septembre et fin octobre, ce qui nous a permis pour la saison 2020/2021 de terminer comme prévu tous les matchs de la première partie. Espérons que nous puissions reprendre en mars…
Je suis restée en Suisse puisque j’y vis et que cela était une nécessité également pour le travail. Mais il est vrai que je n’ai pas revu ma famille, qui est en France, depuis longtemps.
Quelles sont les différences principales entre les clubs que tu as connu en France et ton club actuel (entraînement, composition de l’équipe, comparaison championnat français et championnat suisse) ?
Je constaterais 2 différences principales:
- le turn over des joueurs. Genève attire une population étrangère importante et variée pour étude ou travail. Comme je le disais auparavant, certaines personnes intègrent le club pour une ou 2 années, puis repartent. Chose que je n’avais pas retrouvée en jouant à Cambrai ni à Caen.
- le championnat féminin suisse est remanié tous les ans, selon les objectifs de chaque club. Le hockey n’est pas très répandu en Suisse, il n’y a donc pas beaucoup de clubs, surtout féminin, et nous devons nous déplacer dans toute la Suisse pour rencontrer nos adversaires. Tous les clubs/joueurs ne sont pas prêts à partir une journée complète pour jouer un match… Ce qui limite le nombre de clubs qui veulent participer à la Ligue Nationale A.
(c) Josef Röthlin : Anne-Charlotte, à gauche
Tu as été formée à Cambrai où tu as joué 14 ans avant de rejoindre le club de Caen pendant tes 3 dernières saisons en France. As-tu toujours des contacts avec ces deux clubs ?
Je garde toujours contact avec ces 2 clubs. Avec Cambrai, car mes frères et mes amis y jouent toujours. Le club de Cambrai organise également régulièrement de grandes compétitions en gazon ou en salle, et c’est l’occasion de passer dire bonjour, ou donner un coup de main.
A Caen, j’ai quelques bons amis qui jouent, à qui je rend visite 2 à 3 fois dans l’année, et rencontrent de temps en temps Cambrai… de quoi faire une pierre deux coups ;-)
Est-ce que tu te vois revenir en France la saison prochaine ou dans un avenir proche?
Avec mon mari, nous nous plaisons bien à Lausanne, et nous n’avons pas de raison à l’heure actuelle de déménager. Nous allons donc poursuivre le hockey en Suisse. Mais si, pour quelques raisons, nous devions revenir en France, je signerais rapidement pour intégrer le club de proximité.
Merci à Anne-Charlotte pour sa gentillesse et sa disponibilité !